Action de protection
Le département de l'Aveyron a subi au cours des années de profonds bouleversements paysagers, notamment par les changements d'occupation du sol. La Politique Agricole Commune (PAC) a incité et incite toujours les agriculteurs à ouvrir les parcelles de landes pour créer des parcelles agricoles. Cette perte d'habitat se traduit par l'installation des busards dans les cultures pour la nidification.
Nichées en culture
Contrairement à d'autres régions de France, la phénologie des busards en Aveyron ne leur permet pas d'élever leur nichée avant la première fauche. C'est alors que des interventions sont pratiquées en accord avec les agriculteurs exploitants. Le nid est repéré, balisé et un carré d'herbe est préservé lors de la fauche. Un grillage anti-prédateur est alors installé et la femelle peut alors regagner le nid et le tour est joué ! Malheureusement, il peut arriver que la femelle abandonne sa couvée; les oeufs sont alors prélevés par des personnes assermentées et transférer vers le Centre de soin pour la Faune sauvage de Millau.
Nidification sur landes
Les busards affectionnent les landes qui correspondent à leur habitat naturel voire semi-naturel (induit par les activités humaines). Ces landes offrent le couvert végétal suffisant pour dissimuler les femelles et leur nichées mais aussi apporte une protection contre les prédateurs par leur densité ou par les espèces défensives qui la compose (ronces, prunier, églantier...).
Chaque année, ce sont plus de 90% des jeunes busards à l'envol qui proviennent des couples nicheurs en landes. Ces milieux constituent donc le dernier bastion de l'espèce, expliquant par ailleurs que le Tarn et l'Aveyron soient les derniers département de Midi-Pyrénées à abriter des noyaux de populations : ce sont les seuls département de l'ex-région qui abritent encore un important réseau de landes.
L'importance de ces landes implique des mesures de conservation auprès des propriétaires/exploitants afin de concilier les enjeux agricoles et de conservation d'espèces protégées.
Par ailleurs, les landes souffrant du lobbying en faveur de l'ouverture des paysages, elles sont régulièrement ciblées par des brulis dirigés. SOS busards oeuvre donc à agir en amont de ces brulis dans un comité regroupant de nombreux acteurs du territoire qui sont sollicités avant ces brulis. Ces actions permettent d'éviter la destruction des milieux essentiels à la nidification des busards. Dans un second temps, des mesures sont proposées afin de concilier la présence des rapaces ainsi que l'exploitation des terres.